Projet de developpement Palestine
PALESTINE : objectif « Santé pour tous » à Al Amaari
Depuis 3 ans, le Chantier des Porte-Plumes est partenaire avec le comité local du camp de réfugiés palestiniens d’Al Amaari, à Ramallah, devenu la « Palestinian Society for Care and Development ».
Comptant environ 10500 habitants sur 1 kilomètres carrés, Al Amaari, comme l'ensemble des camps de réfugiés palestiniens, est un quartier très touché par la pauvreté et le chômage, avec une forte population mineure: une famille moyenne compte souvent entre 15 et 25 personnes, qui vivent toutes sur le salaire d'un ou deux adultes actifs.
En revers de cette grande précarité, les habitants du camp peuvent compter sur un lien social et un esprit de solidarité renforcé par soixante ans d'exil... surtout, le camp d'Al Amaari a développé une activité associative très importante, grâce à laquelle ils trouvent des solutions inédites pour prendre eux même leur destin en main.
A l’origine, le partenariat entre le Chantier et Palestinian Society donnait lieu à des missions d’animation et d’éducation de la part de bénévoles envoyés par le Chantier des Porte-Plumes. Ces missions resserraient les liens entre les deux associations et permettaient aux bénévoles du CDPP de découvrir d’autres problématiques du camp. Une de ces problématiques qui semblaient être le plus fortement exprimées par notre partenaire concernait la santé. Nous savions alors de manière générale que pour palier à un problème d’accès au soin des réfugiés du camp, la Society avait fondé sa propre clinique avec le soutien financier du Consulat Français à Jérusalem, mais que, faute d’autre soutien, il y avait une absence de médecins dans sa structure.
De la sollicitation à la construction du projet
Depuis plusieurs années déjà, la Society nous sollicitait sur la question de l'accès au soin des réfugiés du camp.
jusqu'alors, le Chantier ne se sentait pas prêt à s'engager sur un tel projet, mais, après six ans d'expériences, et fort de la construction d'une école élémentaire à Guinaw Rail (presque terminée), l'association a estimé qu'elle avait suffisamment évolué en maturité pour relever ce nouveau défi.
En Août 2012, le Chantier a ainsi organisé une mission de diagnostic dont le but était d’étudier sur place les conditions de réalisation de ce projet. Suite à ce diagnostic, le CDPP s’attache aujourd’hui à organiser et coordonner l’envoi d’un personnel compétent pour redynamiser les structures de soins déjà existantes sur le camp.
Pour ce faire, nous souhaitons, à terme, créer un partenariat entre une université de Médecine palestinienne, l’université de Médecine de Bordeaux 2, Palestinian Society for Care and Development, notre partenaire local, et nous même.
L’université palestinienne s’engagerait à envoyer régulièrement des médecins stagiaires dans la clinique, Bordeaux 2 à envoyer des médecins expérimentés pour encadrer les stages et les valoriser.
Le projet est pensé sur trois ans :
1) première année, organisation d’une mission de structuration qui verra un médecin expérimenté, un expert du handicap, un coordinateur partir sur une durée de trois mois. Le but de cette mission sera de déterminer et préparer sur place l’organisation nécessaire pour l’accueil des médecins et le bon fonctionnement de la clinique. L’expert du handicap, quant à lui, déterminera un programme de formation des bénévoles adapté aux moyens dont dispose déjà Palestinian society.
2) deuxième année et troisième année, envoi des médecins et des experts du handicap, évaluation régulière de l’impact du projet sur la population locale et l’efficacité du fonctionnement de la clinique, et réajustements si cela ‘impose. Dans le même temps, la Society engagera les stagiaires qui le souhaitent à continuer, une fois leur stage fini, d’accorder quelques heures bénévoles régulières pour se relayer dans la clinique et assurer un certain fonctionnement.
3) A la fin de la troisième année, le CDPP ainsi que les universités se retireront, Palestinian Society continuera seule d’assurer le fonctionnement de la clinique grâce au bénévolat des anciens stagiaires. Les bénévoles réfugiés s’occupant du handicap seront à ce moment assez formés pour continuer de manière autonome à prendre en charge les handicapés du camp de manière plus efficace pour les réinsérer socialement.
Objectifs spécifiques :
1) Assurer le fournissement en personnel compétent de la clinique d’Al Amari et des structures de prise en charge du handicap.
2) Assurer progressivement l’autonomie de Palestinian Society dans le fonctionnement de la clinique et dans une prise en charge plus adaptée du handicap.
3) Mettre en place une communication adaptée auprès des réfugiés, qui comprendra l’information autour de l’ouverture et du fonctionnement des services de la clinique, le suivi personnel de chaque patient, la prévention.
4) Améliorer l’image du camp auprès des médecins locaux (problématiques de désertion des camps de réfugiés par les médecins palestiniens due à une représentation négative des camps, similaire à la représentation des banlieues en France).
Etat d’avancement du projet :
Le projet connaît actuellement une dynamique très prometteuse :
- En Palestine, implication des institutions locales : L’Association des femmes et le Centre pour l’enfance sont prêts à participer dans la communication, notamment sur la prévention, et également prêts à fournir des bénévoles (pour assurer par exemple le secrétariat de la clinique, essentiel au projet). Le Palestinian Red Crescent, équivalent de La Croix Rouge, se dit également prêt à organiser le fournissement régulier en pharmacie dont nécessitera la clinique.
- Le Consulat Français à Jérusalem a récemment affirmé que la clinique de Palestinian Society était tout à fait pertinente et devait être soutenue dans son projet ; nous sommes en communication avec eux sur son évolution.
- La mairie de Bordeaux nous a récemment accordé un soutien financier de 2500 euros suite à la présentation du rapport de diagnostic effectué l’été dernier.
- Nous sommes en relation avec MSF et Médecins du Monde, qui doivent nous conseiller techniquement sur l’aspect médical du projet.
Cependant, le plus difficile reste encore à faire : convaincre les universités, mettre en place les procédures nécessaires à la bonne réalisation du stage, identifier et engager les autres partenaires indispensables au projet (instituts de formation ? Associations médicales ?), définir les rôles de chacun et les coordonner, tout cela est un travail de longue haleine qui ne pourra aboutir que dans une ou plusieurs années.
C’est pourquoi, la priorité est actuellement mise sur la mission de structuration de l’organisation de la clinique et du programme de formation des bénévoles, qui est, elle, dans nos moyens. Cette mission devrait être suivie durant l’été 2013 par un premier envoi de volontaires spécialisés dans le handicap pour mettre en œuvre cette formation, et, si nos moyens le permettent, par le premier envoi de quelques médecins dans la clinique d’Al Amari pour une phase de « test » du bon fonctionnement de la clinique.